Etincelles Ravel, Soulages, Boulay Jean-Samuel BezLouise

MAURICE RAVEL (1875-1937)

Sonate pour violon et piano n°1 ‘Posthume’ (1897)

MARCELLE SOULAGE (1894-1970)

Sonate pour violon et piano n°1 (1920)

JOSEPHINE BOULAY (1869-1925)

Suite pour violon et piano (1902)

Jean-Samuel Bez, violon

Louise Akili, piano

La Sonate pour violon et piano n°1 de Ravel, également connue sous le nom de Sonate posthume, a une histoire singulière: bien qu’elle ait été composée trente ans avant la publication de la deuxième sonate pour  violon, elle ne sera publiée que trente-huit ans après sa mort. Cette partition, d’une délicatesse infinie et d’une beauté incroyable, révèle déjà des particularités ravéliennes : quinte à vide, accords jazz ou encore les rythmes basques. On entraperçoit le Trio, L’Enfant et les Sortilèges, et même La Valse… Cette pièce magique, énigmatique, écrite par un tout jeune Ravel, où le violon et le piano ne font plus qu’un, tutoie les étoiles et créé des étincelles.

Marcelle Soulage fait partie de ces maîtres ignorés. Celle qui fut élève de Nadia Boulanger, puis grande pédagogue à son tour, nous déroule une grande sonate dans la veine de Franck, Chausson ou Magnard. Présentée en 1920, à seulement 26 ans, et un an après sa sonate pour violoncelle, elle est primée au Concours de la Maison de la Musique.

Composée dans un contexte où les femmes créatrices étaient rarement mises en avant, la Suite pour violon et piano de Joséphine Boulay, témoigne de l’élégance et de la profondeur de son écriture. On pense rapidement à son aînée de onze ans Mel Bonis.

Ces deux œuvres, la Sonate de Marcelle Soulage et la Suite de Joséphine Boulay, incarnent un patrimoine musical injustement oublié, mais d’une richesse exceptionnelle. Elles révèlent non seulement le génie créatif de ces compositrices, mais aussi leur capacité à transcender les contraintes sociales de leur époque.