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Suite mineure pour piano
Une Petite Plaisanterie* pour mezzo-soprano et piano
Cathédrale** pour piano à quatre mains
Suite pour violon et piano***
Fanny Prandi, piano
*Camille Bauer, mezzo-soprano
**Sylvain Combaluzier, piano
***Stéphanie Moraly, violon
Qu’attendons-nous d’un compositeur ? Qu’il s’inscrive dans une filiation ? Qu’il affirme haut et fort – ou avec modération ! – avoir été l’élève de tel maître éminent, ou disciple de tel autre ? Il est normal de revendiquer une appartenance, et c’est d’ailleurs le rôle des institutions de récompenser la fidélité des élèves à certaines valeurs. Et cependant, est-ce si important ? N’est-il pas préférable de s’intéresser à l’essentiel, sans comptabiliser les distinctions, sans éplucher chaque ligne du parcours d’études, en formulant la question autrement : ne rien attendre, mais écouter, avec curiosité, avec bienveillance. Ce compositeur, nous espérons avant tout qu’il nous étonne, nous surprenne, nous intrigue ! Il est surtout souhaitable qu’il ait trouvé sa propre voie, que sa manière d’écrire soit personnelle, se distingue de ses confrères et n’appartienne qu’à lui.
Avec Philippe Malhaire, nous ne sommes pas déçus : ce « jeune » compositeur de quarante et un ans, quasiment inconnu dans les hautes sphères, affirme au fil des ans toute sa singularité, au risque que son travail soit incompris, ou passe inaperçu, et cultive une forme de sage marginalité. Il ne recherche pas pour autant la « nouveauté », d’ailleurs souvent factice quand elle est délibérée, et encore moins le modernisme. Comme nombre de compositeurs de sa génération, Philippe Malhaire a rejeté l’avant-garde – ce qu’il en reste dans les années 2020 – mais ne s’inscrit pas pour autant dans une tradition, sinon celle de la désobéissance à toute subordination.
- Anthony Girard