CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
Six épigraphes
Images II.
(Cloches à travers les feuilles, Et la lune descend sur le temple qui fut, Poissons d’or)
Images II.
(Reflets dans l’Eau, Hommage à Rameau)
L.V BEETHOVEN (1770-1827)
Sonate Opus 111
Guilhem Fabre, piano
Mettre en regard Debussy et Beethoven, comme Bach et Rachmaninov dans mon précédent disque), c’est souligner ce qui les unit : une volonté farouche d’élargir les possibles de la musique et, par là, ceux du piano. Tous deux utilisent l’instrument comme un laboratoire sonore, au service d’une liberté créatrice radicale.
Debussy et Beethoven composent dans des contextes très différents. Chez Debussy, le timbre devient matière première, terrain d’exploration sensorielle. Il parle d’impressions, de sensations. Beethoven, lui, s’adresse à la raison, à la pensée, il compose à la première personne. Debussy s’efface derrière l’émotion, Beethoven affirme une volonté.
Debussy explore l’imprévu, Beethoven affirme une transcendance. Tous deux ont voulu que leur œuvre dépasse la musique elle-même. Leur exigence, leur vision, appellent à être défendues sur scène, partout, dans les grandes salles comme sur les places de village. Clamer que la musique sauve, qu’elle rassemble, voilà ce qui me fait les jouer.
- Guilhem Fabre