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Passadena, California, USA, 1977, 1981 & 1986
CD1
Ludwig van BEETHOVEN (1770–1827)
Sonate pour piano No. 30, Op. 109
Franz LISZT (1811–1886)
Sonate en si mineur, S178
CD2]
Johannes BRAHMS (1833–1897)
Sonate pour piano No. 3, Op. 5
Ludwig van BEETHOVEN
Sonate pour piano No. 13, Op. 27, No. 1, ‘Quasi una fantasia’
CD3
Robert SCHUMANN (1810–1856)
Etudes symphoniques, Op. 13
Claude DEBUSSY (1862–1918)
Estampes
Frédéric CHOPIN (1810–1849)
Fantaisie, Op. 49
CD4
Franz LISZT
Années de pèlerinage, deuxième année – Italie, S161: Après une lecture du Dante, ‘Fantasia quasi Sonata’
Ludwig van BEETHOVEN
Sonate pour piano No. 7, Op. 10, No. 3
Sonate pour piano No. 21, Op. 53, ‘Walstein’
CD5
Ludwig van BEETHOVEN
Sonate pour piano No. 26, Op. 81a, ‘Les adieux’
Sonate pour piano No. 23, Op. 57, ‘Appassionata’
13 février 1977, Claudio Arrau célèbre ses trois idoles : Beethoven, Liszt et Brahms. Dès les premières notes de l’Opus 109 l’espace semble infini, et ce piano un univers. Claudio Arrau était alors au sommet de son art, maître d’un clavier fluide, aux registres d’orgue, et en doigts toujours véloces, se souvenant encore de ce virtuose qui ne faisait, jeune homme, qu’une bouchée d’Ibéria.
Que l’altitude de ce jeu soit si immanente pour l’ultime Beethoven n’étonnera pas ceux qui le connaissent, mais que les mêmes vertus débarrassent la Sonate de Liszt du pathos, de l’effet, et même du Romantisme, faisant l’arche classique, reste un mystère.
La Troisième Sonate de Brahms, transformée en symphonie, puis soudain en un lied suspendu pour l’Intermezzo, est tout aussi singulière, et par l’engagement, supérieure à la gravure de studio.
Quatre années plus tard, comment ne pas entendre un autre Arrau ? Une part de l’aisance naturelle, de la concentration évidente ne sonnent plus avec autant d’évidence. La faute peut-être aux Etudes symphoniques dont le morcellement semble le trouver un peu distant, rappelant que s’il enregistra une vaste anthologie Schumann, il le joua moins au concert.
La Quasi una fantasia est au contraire fabuleuse de bout en bout, Beethoven restera sien jusqu’à la fin, tout comme Estampes qui rappellent à quel point Debussy dévoilait ses mystères sous un toucher si plein, laissant rayonner les harmonies. La Fantaisie de Chopin, sombre, tourmentée, est saisissante par sa concentration, son intensité, tout comme les cercles infernaux de la Dante, qu’il préférait à la Sonate en si mineur.
Le concert tout Beethoven de 1986 s’élève à une altitude certaine : toucher impérieux, couleurs à foison (la Waldstein), sens du discours et de l’affettuoso (peut-être ses plus beaux Adieux, quelque chose m’y fait penser à ceux de Serkin), maîtrise jusque dans le furioso (l’Appassionata) et cette façon unique de faire entendre dans la 7e déjà les emportements des ultimes Sonates, quel art !, capté ici sur de superbes Steinway.
-Artamag'