Utopia La fantaisie des madrigaux de la Renaissance tardive La Main Harmonique

1 Luca Marenzio (1553-1599) : Scendi dal paradisio

2 Giaches de Wert (1535-1596) : Ah dolente partita

3 Michelangelo Rossi (1602-1656) : Moribondo mio pianto

4 Carlo Gesualdo (1566-1613) : Se la mia morte brami

5 Johannes Hieronymus Kapsberger (1580-1611) : Toccata 6ta - libro primo lauto

6 Luca Marenzio (1553-1599) : Solo e pensoso

7 Michelangelo Rossi (1602-1656) : Ciechi desir

8 Carlo Gesualdo (1566-1613) : S'io non miro

9 Bastien David (né en 1990) * : Umbilicus rupestris

10 Luca Marenzio (1553-1599) : Così nel mio parlar

11 Domenico Mazzocchi (1592-1665) : Ahi, chi m'aita

12 Pomponio Nenna (1556-1622) : L'amoroso veleno

13 Girolamo Conversi (? – 1575) : Zefiro torna

La Main Harmonique

Frédric Bétous

Utopia, un voyage sonore dans le long automne de la Renaissance

La Renaissance est souvent qualifiée, à juste titre, d’âge d’or de la polyphonie. Nul doute que le madrigal fut l’un des genres qui, au XVIe siècle, sut le mieux porter un certain idéal expressif et musical, conjugué à une pratique sociale chantante et intime. Les études sur l’imprimerie musicale montrent que les joies du chant madrigalesque avaient gagné de très nombreux foyers dans les dernières décennies du XVIe siècle. Comme le montre magistralement ce florilège de madrigaux tardifs, parus entre 1584 et 1638, le madrigal polyphonique sans basse continue ne cessa pas d’être pratiqué pendant les premières décennies du XVIIe siècle, au début de ce que l’on qualifiera bien plus tard de « période baroque ». Ni l’invention de l’opéra, ni l’apparition de la basse continue, ni le style

concertant ne détrônèrent ou ne rendirent caduc ce genre si aimé en Italie.