Ich schlief, da träumte mir par Anne Marie Dragosits, clavecin Christian Zell, 1728
Conditions générales
Expédition sous deux à trois jours ouvrés
Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788)
1. La Stahl, Grave (Wq 117/25) extrait de Petites piéces 3’20
2. An den Schlaf (Wq 202/H) 1’18
3. La mémoire raisonnée (Wq 117/30) extrait de Petites pièces 1’30
Wilhelm Friedemann Bach (1710-1784)
4. Réveille (F 27) 2’29
Christoph Graupner (1683-1760)
5. Sommeille - extrait de la suite „Febrarius”, GWV 110 5’39
Johann Kaspar Fischer (1656-1746) – extraits de la suite „Uranie”, Musicalischer Parnassus
6. Toccata 1’24
7. Sarabande 2’16
8. Passacaglia 5’18
Johann Sebastian.Bach (1685-1750)
9. Praeludium (Harpeggiando) en do, BWV 921 2’40
10. Komm süßer Tod 2’24
Johann Kuhnau (1660-1722)
11. Suonata quarta, Hiskia agonizzante e risanato 8’23
Johann Balthasar Kehl (1725-1778)
12. Wie schön leuchtet der Morgenstern 2’54
Carl Philipp Emanuel Bach
13. Variations sur « Ich schlief, da träumte mir » 5’37
Wilhelm Friedemann Bach
14. Fantasia (Falck 15) 16’24
Christoph Graupner
15. Sommeille - extrait de la Partita VII. (GWV 107) 3’25
Clavecin de Christian Zell (ca 1683 – 1763), Hambourg 1728
Musée des Arts et Métiers de Hambourg,
Allemagne
Depuis toujours, l'humanité s’intéresse à l'interprétation des rêves et aux approches tant médicales que philosophiques pour expliquer tous les phénomènes qui surviennent pendant notre sommeil. En même temps, comme un théâtre imaginaire, les images de rêve, qu'elles soient belles ou terribles, offrent un vaste terrain de jeu pour tous les arts.
Hypnos, fils de la nuit et des ténèbres, est le dieu du sommeil. Ses fils, comme le rapporte Ovide, sont les Oneiroi, les dieux du rêve : Morphée est capable de prendre forme humaine, Phobetor, la terreur, se glisse dans la peau des animaux sauvages, Phantasos apparaît sous la forme d'une nature inanimée. Le royaume d'Hypnos est gardé par Hesychia (le calme), Aergia (l'inertie) et Lethe (l'oubli). Hypnos est aussi appelé « le généreux », et son frère jumeau est Thanatos, la mort douce et souvent les deux apparaissent ensemble.
Ces visiteurs nocturnes et d'autres encore trouvent ici leurs homologues en musique. La sélection des pièces pour cet enregistrement conçu d’une manière très subjective est aussi variée que les images qui nous apparaissent durant notre sommeil. Certains des titres font référence aux mondes de la nuit et du rêve. D'autres œuvres ont été choisies en partie pour des raisons musicales descriptives, en partie en libre association avec mes propres rêves.
Le clavecin de Christian Zell (1728), avec sa sonorité caractéristique, a joué un rôle décisif dans le choix du programme. Étant l'un des rares grands clavecins allemands qui subsistent et qui peut encore être joué, il incarne idéalement la musique du baroque allemand par sa clarté et sa transparence. Ses deux claviers sonnent très différemment, le principal est rond et chantant et le supérieur très clair et nasal. Ce dernier possède de grandes qualités lyriques, ainsi qu’un charmant jeu de luth, avec un quatre-pieds clair comme un clocheton. La sonorité des registres couplés confère également à l'instrument toutes les couleurs et offre des possibilités pour jouer un répertoire de style galant.
- Anne Marie Dragosits
Les rêves tendres, la mort, les voluptés du repos, les abîmes des songes noirs, Anne Marie Dragosits conduit les splendeurs de son grand Clavecin Zell dans le monde entre baroque et Aufklärung, où se pressent toutes les contradictions du XVIIIe siècle.
L’idée même de sommeil renvoie à la tragédie lyrique et à l’omniprésence du style français dévié de l’art des luthistes qui se prolonge dans les œuvres des clavecinistes allemands, Christoph Graupner en tête, dont l’abondante œuvre de clavecin mériterait d’être plus courue, et qui fait entendre cette persistance dont son Sommeille de la Suite « Febrarius » ou dans celui de la Partita VII, alors que Johann Kuhnau, dans sa Sonata quarta compose un lamento qui pourrait être tiré d’une cantate italienne : cette Hiskia agonizante e risanato semble venir d’une autre planète, anticipant sur les sonates narratives qui feront la fortune de Dussek.
Entre deux mondes donc, cette claveciniste sensible et brillante dévoile les feux du grand clavecin signé par Zell en 1728 et restauré par Martin Skowroneck en 1973 – l’instrument est pieusement conservé au Musée de Hambourg -, éblouissant ce répertoire rare de ses couleurs si vives, faisant chanter les polyphonies dans ses registres contrastés, animant dans le foisonnement de sa richesse harmonique les libertés et les inventions de tout un pan de l’histoire de la littérature du clavecin.
Si elle goûte tant la variété que lui autorisent ces disques aux programmes transversaux, oserait-elle revenir à un album monographique ? – après tout, elle l’a bien fait voici quelques lustres pour Froberger – et toujours sur ce Zell miraculeux, elle pourrait nous offrir tout un disque consacré à Johann Caspar Fischer ? La grande Passacaille de la Suite « Uranie », qu’on croirait tirée d’un opéra de Lully, le commande. J.Ch. Hoffelé - Artamag'
Détails
Informations sur l'article
GTIN13
3770008056046
Format
CD DIGIPACK
Référence
ECL2002
Label
L'Encelade